Le 28 Juin 2018 l’espace Latrille Events a abrité un symposium de l’inclusion financière. Il portait sur l’état des lieux de l’inclusion financière et les perspectives de la finance digitale. Plusieurs données intéressantes ont été divulguées lors des différentes sessions pour mieux comprendre le rapport des ivoiriens à la finance.
Tout d’abord il faut savoir que l’inclusion financière se définit comme la possibilité pour les individus et les entreprises d’accéder à moindre coût à toute une gamme de produits et de services financiers utiles et adaptés à leurs besoins (transactions, paiements, épargne, crédit et assurance) proposés par des prestataires fiables et responsables.
En Côte d’Ivoire la moitié des adultes constitue une épargne. Mais seulement 6 % épargnent dans une institution financière. C’est une opportunité pour attirer ses épargnes constituées hors du système dans le circuit des institutions financières formelles. Seulement, il y a encore beaucoup d’efforts à faire pour que la population choisisse les institutions financières plutôt que le mobile banking ou de thésauriser leur argent sous leur matelas.
Pour augmenter le nombre de personnes avec un compte en banque il faudra donner une éducation financière à la population sur les services bancaires et leur importance mais aussi régler les problèmes d’identité vécus par bon nombre d’ivoiriens aujourd’hui. Pas de papiers d’identité. Pas de compte. La population se plaint également des services offerts par les banques.
-longue file d’attente
-panne de système
-problèmes au DAB
-frais non prévus
-carte défaillante
-refus de demande de prêt.
Les problèmes sont multiples et pas traités avec suffisamment de célérité et d’efficacité pour le confort du client. Cela explique entre autre la forte pénétration du mobile money en Côte d’Ivoire. Il constitue aujourd’hui le principal moteur de l’inclusion financière en Côte d’Ivoire. 42% de la population utilisent le mobile money, 1% les banques, 1% les Institutions Financières Non Bancaires et 11% sont dans l’informel.
Le mobile money est la 2e forme d’épargne la plus courante. La population préfère garder son argent à la maison ou participer à des tontines. 22 % des utilisateurs de Mobile Money s’en serve pour épargner. 17 % pour acheter des recharges et payer des factures de téléphone. 8 % pour régler les autres types de facture.
Pour Isaac Foly, DG de la Standard Chartered Bank « Les sociétés de téléphonie cellulaire n’ont fait que prendre le vide laissé par les banques » .
Afin de réaliser l’inclusion financière, un pays doit pouvoir compter sur l’engagement politique de ses dirigeants et une saine coordination entre les acteurs publics et privés concernés.
Les avancées en services financiers digitaux sont la clé de l’amélioration de l’inclusion financière. Malheureusement l’exigence de certains documents pour l’ouverture d’un compte par exemple freine encore la progression dans ce secteur.
La digitalisation des paiements de l’Etat doit aller de paire avec des normes juridiques adaptées, un renforcement des capacités des usagers et l’acquisition des technologies adaptées. Pour le moment, la digitalisation des paiements des frais de scolarité en Côte d’Ivoire est une belle réussite et une inspiration pour plusieurs pays.
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