La semaine dernière j’ai été dans une clinique. J’avais pris le soin d’emporter un document sur lequel la réceptionniste, qui encaisse aussi l’argent, avait marqué que l’hôpital me devait 500 f cfa.
Ça faisait quelques fois déjà que je leur laissais mes 500 f cfa faute de monnaie. A ma visite précédente, 3 mois auparavant, on m’avait proposé un avoir, puisque je ne voulais pas encore une fois abandonner mon argent.
Je me suis donc pointée là-bas ce jour-là avec le bout de papier qui valait 500 f cfa. Voilà la réceptionniste qui prend mon papier et fouille dans un cahier pour vérifier. Apparemment la personne qui m’a donné l’avoir devait le marquer aussi dans leur registre et elle ne voyait rien.
Ça faisait 3 mois déjà. Elle ne se rappellait pas de l’avoir et moi non plus je ne savais pas si c’était vraiment elle que j’avais trouvé sur place ce jour-là.
J’ai fini par lui dire de laisser tomber, au cas où elle ne voyait pas la référence dans son registre. J’allais payer les 500 fcfa. Bizarrement je ne lui ai pas rappelé toutes les fois où je n’avais pas reçu ma monnaie. J’ai attendu patiemment mon tour alors que j’étais quand même contrariée.
Voilà que l’infirmière m’informe qu’il y a un problème avec les éléments que je lui ai communiqués. Je dois voir le médecin. Elle ne peut pas gérer. Et si je dois voir le médecin pour une consultation et faire les examens qu’elle pense qu’il va demander, je vais devoir débourser plus que ce que j’ai payé. Entre 15.000 et 32.500 f cfa de plus selon ce que le médecin va décider.
😱.
Il ne me restait que 10.000 f cfa dans mon sac et des poussières. Je lui explique que je n’ai pas suffisamment d’argent. Je vais donc devoir repasser un autre jour. Alors que mon cas est assez urgent.
Elle me dit qu’elle va informer le médecin et me faire un retour. Pour faire court le Docteur a accepté que je ne paye que 10.000 f cfa. Il ne m’a pas demandé de payer le reliquat à ma prochaine consultation. Il ne m’a pas dit d’envoyer le reste par Mobile Money. Il m’a juste fait payer les 10.000 que j’avais.
J’imagine alors si j’avais fait un scandale à cause de 500 f cfa. Est-ce que la dame allait être aussi bienveillante ? Est-ce que le médecin allait être aussi bienveillant ? Et même s’ils avaient été quand mêmes gentils. Comme j’allais avoir honte ! 😅
J’avais raison de demander ma monnaie. J’avais raison de ne pas être contente quand je ne l’ai pas reçue. Toutefois mon attitude aurait pu me faire perdre ma raison, cette opportunité de réduction et peut-être même d’autres grâces.
Avoir la bonne attitude c’est important, même quand on est blessé, lésé, trahi. Et ce n’est pas toujours aisé. Parfois on a envie de faire mal à l’autre, de lui faire ressentir ce qu’il nous a fait ressentir. On le voit dans les couples qui se déchirent. C’est souvent un prêté pour un rendu.
Parfois on a envie de riposter avec autant de violence verbale pour montrer qu’on ne va pas à l’école pour apprendre à mal parler et que nous aussi pouvons descendre dans la boue s’il le faut. C’est d’ailleurs monnaie courante sur les réseaux sociaux. Aucune offense écrite ne doit rester impunie. Surtout que le public regarde, il faut montrer qu’on n’est pas une serpillière sur qui on marche sans conséquences. C’est à qui fera le commentaire le plus méchant qui entrera dans les annales des captures d’écran et aura sa part de buzz éphémère. « Affaire de Dieu là, on met de côté. Tu me cherches tu me trouves. »
Quelques fois ce n’est même pas la personne en face de nous ou son acte le problème. Ce sont tous les préjugés que l’on a qui exacerbent notre colère et rendent notre réaction disproportionnée: » ces caissières sont toutes des escrocs. Pharmacies, supermarchés, cliniques, elles font tout pour que tu abandonnes ta monnaie… » » ces vigiles sont tous… « , » ces filles de maison sont toutes… », « les gens de cette région sont tous… »
Et la pauvre personne en face prend les pots cassés pour toutes les autres.
Or, quand on se laisse aller ainsi à nous plaindre pour les bonnes raisons mais de la mauvaise manière, la satisfaction que l’on peut éprouver n’est que passagère.
De plus, notre réponse est parfois tellement exagérée par rapport à « l’offense » que les gens oublient que ce n’est pas nous qui avons commencé. L’autre est absous et c’est la victime, devenue coupable à son tour, qui est jugée, condamnée, blâmée, vomie.
Non seulement notre image est écorchée, notre témoignage est sali mais nous passons à côté de belles récompenses que Dieu avait prévues pour nous si nous avions réussi à passer ces épreuves. Car il faut bien des tests pour voir si le fruit de l’Esprit supposé être en nous chrétien a gagné en maturité avec des racines puissantes et un feuillage verdoyant ou est toujours une petite graine qui n’a même pas encore germé parce que nous refusons de faire mourir notre vieil homme.
Jean 12:24
« En vérité, en vérité, je vous le dis, si le grain de blé qui est tombé en terre ne meurt, il reste seul; mais, s’il meurt, il porte beaucoup de fruit. »
Avant que le fruit de l’Esprit puisse grandir en toi, façonner ton caractère, modeler ton attitude et modifier tes habitudes, tu dois laisser quelque chose mourir (ton moi, ton égo)
et permettre à Christ de prendre la place. Galates 2:20
Que Dieu nous donne la sagesse pour faire les bons choix. Que son Esprit Saint nous accorde la maitrise de soi et la bienveillance dans nos rapports avec les autres afin que s’il est possible, autant que cela dépend de nous, nous soyons en paix avec tous les hommes.
Romains 12:18
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