La famille Sankaké mène une vie paisible et plutôt confortable à Fada N’Gourma. Le père est agent des services financiers. Il met en paiement le traitement mensuel de tous les fonctionnaires de la région. La mère, femme au foyer, a la main heureuse dans l’exercice du commerce. Elle fait souvent la navette entre le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire pour acheter et écouler des marchandises. Ils ont 7 enfants. La dernière est la narratrice, Yasmina.
La vie de ce beau petit monde bascule quand le père est accusé de détournement de fonds. Il y a eu vol sans effraction dans les locaux de l’entreprise une nuit de pluie. Or, il est le seul à avoir les clés. Donc, c’est lui. Conclusion hâtive. Justice ( ou injustice) expéditive. Le Père est jeté en prison.
C’est le début d’une longue lutte menée par Djelila, la mère de Yasmina, pour prendre soin de ses enfants, défendre et blanchir son époux.
L’affaire est somme toute révoltante. Du jour au lendemain une accusation peut donc tomber sur vous sans preuves palpables et c’est à vous de vous démener pour prouver que vous êtes innocents. Jusqu’à la fin on ne saura pas pourquoi le Père a été victime de cette méchanceté. Pas d’excuses. Pas d’explications. Pas de dédommagements. Allez en prison Monsieur! Sortez de prison Monsieur! Entre temps, des années perdues, des destins tordus, des rêves éborgnés, une réputation écorchée.
Le miel sous les galettes est une histoire d’amour. L’amour d’une mère pour ses enfants. L’amour d’une épouse pour son mari. Sous nos tropiques où nous sommes si peu démonstratifs, on ne voit pas de » je t’aime » ou de câlins à chaque détour de page. Mais c’est l’amour en action que l’on peut lire à travers chaque ligne. L’amour sacrificiel qui donne et se donne. L’amour tenace qui est résilient et persévère. L’amour puissant qui endure, supporte, soutient. L’amour inusable qui transcende l’adversité et y puise même un souffle nouveau, une force nouvelle.
Djelila, Mme Sankaké, m’a impressionnée. Une mère courage. Une épouse dévouée. Une femme forte.
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