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J’ai lu: tant que le café est encore chaud

J’ai eu l’occasion de lire plusieurs livres d’auteurs japonais l’année dernière. Et j’avais toujours cette impression de douceur, de simplicité, de beauté en les parcourant. C’est la même chose pour cette série de Toshikazu Kawaguchi. Elle démarre avec « tant que le café est encore chaud » .

Le Dona Dona et le Funiculi Funicula sont des cafés qui partagent un même mystère.
Il y a une chaise spéciale dans chacun d’eux qui permet de remonter dans le temps lorsqu’on vous y sert une tasse de café selon un rituel précis. On peut aussi aller dans le futur, même si peu de gens le font.

II y a des règles strictes à respecter pour faire ce voyage merveilleux.

1. Peu importe ce qui se passera pendant le voyage, le présent, la réalité, ne changera. Tu ne peux pas aller empêcher quelqu’un de mourir par exemple dans un accident de la circulation en le prévenant de ne pas sortir de chez lui.

2. Si tu retournes dans le passé, tu ne peux pas te lever de la chaise sur laquelle tu es assis sinon tu reviens dans le présent.

3. Ainsi, tu ne peux voir que les personnes qui ont déjà mis les pieds dans le café par le passé. Il faut être sûr du timing pour qu’elles soient là pile au moment où tu reviens. Et c’est parfois aléatoire surtout quand on veut aller dans le futur.

Dans un des ouvrages, une dame qui devait mourir après avoir donné vie à un enfant est allée dans le futur pour voir sa fille. Au lieu d’arriver à 15h dans 10 ans comme convenu avec son mari, elle est arrivée à 10h dans 15 ans. 🙄

4. Il y a une limite de temps. Il faut retourner dans le présent tant que le café est encore chaud au risque de devenir un fantôme.

Dans chacun des tomes de la série ( j’en suis à mon 3e intitulé  » le café où vivent les souvenirs » ) on raconte l’histoire de personnes qui font le voyage dans le passé ou le futur.

Certains veulent exprimer leurs regrets à des personnes qu’ils ont blessées. D’autres veulent revoir une personne aimée décédée qui leur manque. D’autres encore veulent aller régler leur compte comme cette dame qui en voulait à ses parents d’être morts alors qu’elle n’était qu’un bébé.

Je me suis demandé en lisant le premier tome à quoi cela peut-il bien servir d’aller dans le passé ( ou le futur) pour un temps aussi court et en prenant autant de risques si le présent ne peut être changé. À quoi bon ? Mais au fil des histoires, j’ai réalisé qu’il y a effectivement un changement.

C’est celui qui fait le voyage qui change.

Des cœurs endurcis ont fondu.
Des personnes dépressives et au bord du suicide ont retrouvé la sérénité et la joie. Parfois il s’agissait juste d’entendre des explications ou d’en donner pour mieux comprendre, pardonner. Se faire pardonner. Se pardonner.

Et d’une manière ou d’une autre, de façon subtile, leur présent et leur futur a bien été impacté.

Ça m’a fait penser à un livre d’Elizabeth George où elle parlait de la prière.Elle disait en substance que la prière ne changeait pas notre situation ou nos ennuis. La prière nous change nous. En nous connectant à Dieu, c’est nous qui changeons. Nous gagnons plus de force et de sagesse pour vivre avec la situation, la gérer et même en triompher.

Alors faire un voyage dans le temps ça vous tenterait ?

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