Ce matin Numéro 1 m’a demandé pourquoi il n’était pas clair de peau. C’est une question qui peut paraître anodine, mais j’ai senti dans mon cœur que ce n’était pas le cas. Je lui ai demandé plus de détails.
Lui: Pourquoi je ne suis pas clair comme Tonton X comme ça.
Moi:Mais ça va te servir à quoi d’être clair ? Tu auras quel avantage que tu ne peux pas avoir quand tu es noir? Ou bien quelqu’un t’insulte à l’école à cause de ton teint ?
Son silence et ses yeux ont tout dit. J’ai voulu savoir qui l’insultait et ce que la personne disait.
Lui: Maman ça ne va pas te plaire.
J’ai insisté. Ça n’allait pas me plaire c’est vrai mais j’avais besoin de savoir pour connaître l’attitude à adopter. Il a fini par vider son sac.
J’ai expliqué à Numéro 1 qu’ils naissaient tous clairs de peau comme Numéro 3 mais prenaient par la suite le teint de leur père. Est-ce qu’il trouvait leur père beau ? Oui. Est-ce qu’il trouvait ses frères beaux ? Oui. Est-ce qu’il se souvenait qu’on lui avait déjà dit qu’il était beau ? Oui. Je suis revenue sur les différentes parties de son corps qui étaient exceptionnellement belles. Je lui ai expliqué que parfois quand ils dorment on vient les contempler tellement ils sont beaux et que personne ne doit le laisser penser le contraire.
Je lui ai dit de nouveau à quel point il était beau avec sa cicatrice, qu’il commence d’ailleurs à apprécier depuis qu’on a lu dans Apocalypse que Dieu a marqué ses serviteurs d’un signe sur le front.😊
Je lui ai dit de ne pas se taire quand on l’insultait. Il devait signifier son mécontentement au coupable et le signaler à la maîtresse ainsi qu’à la personne qui venait le chercher à l’école.
Je lui ai dit que certains enfants étaient tellement brimés à l’école qu’ils se suicidaient alors que le problème pouvait être réglé simplement. Les parents pouvaient interpeller le directeur, les parents de l’enfant coupable, ou même les faire changer d’école. Se donner la mort n’était pas la solution.
Je lui ai rappelé que le diable, menteur, et père du mensonge aimait amplifier le sentiment de mal être. Il aimait dire aux gens qu’ils étaient laids, rejetés, mal aimés, incapables, stupides, maladroits, les poussant vers le suicide.
Je lui ai enfin montré des photos de personnes dépigmentées ou de personnes qui n’aimaient pas certaines parties de leur corps et ont eu recours à la chirurgie. Il a préféré à chaque fois la version « avant ». Il a même eu peur quand il a vu les brûlures de certains visages dépigmentés et été triste pour certains enfants victimes à cause de leurs parents.
Je publie cet article avec la permission de Numéro 1. Cette fois je lui ai demandé son avis et il m’a donné son autorisation.
Je lui ai dit que je veux attirer l’attention des parents sur les méchancetés que les enfants peuvent parfois se faire subir entre eux.
Il faut une prise en charge rapide pour ne pas que les victimes grandissent avec un complexe sur leur physique. D’ailleurs même sans cela à l’adolescence on est souvent insatisfait de notre corps. On ne va pas en rajouter.
Ce premier Mai est la fête du travail. Je veux rappeler à un Papa et à une Maman qu’éduquer son enfant est aussi un travail. C’est un travail à plein temps et un travail de longue haleine. Cela ne rapporte peut-être pas d’argent chaque fin du mois mais la récompense est plus pérenne et profitera à encore plus de monde.
C’est un travail qui demande de la disponibilité, de l’argent, de la patience, de l’empathie, de la fermeté, de la douceur, de la rigueur, de la légèreté…
Veillons à ce que nos enfants ne deviennent pas des inconnus pour nous et des tyrans pour les autres. Et quand l’école, la famille, les gens attirent notre attention sur les manquements de nos enfants, ne rejetons pas systématiquement tout ce qui est dit. Tout le monde n’est pas et ne peut pas être jaloux de nous. Tout le monde ne peut pas être contre notre enfant. Ouvrons l’œil. Corrigeons ce qu’il faut.
Parlons à nos enfants. Essayons de comprendre ce qu’ils vivent et ressentent. Apprenons leur à respecter les autres avec leur différence. Apprenons leur à s’aimer comme ils sont et à refuser d’être des victimes passives.
Parents, faisons notre part. Aujourd’hui c’est Dimanche. Tu passes du temps avec tes enfants ? Tu as parlé un peu avec eux ? Tu as joué avec eux ?
Demain c’est férié. Tu seras à la maison ou dehors ? Ton travail te permet-il d’avoir du temps pour l’éducation de tes enfants ou bien quand tu quittes la maison ils sont endormis et quand tu reviens ils sont déjà couchés ?
Que Dieu donne à chaque parent un travail qui lui permettra de subvenir convenablement aux besoins financiers mais aussi spirituels, émotionnels, physiques de ses enfants.
Bonne fête du travail!
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