Unicef célèbre la journée mondiale de l’enfance 2018

Je n’ai jamais vraiment aimé être une enfant. Je suis la benjamine de ma famille alors être une enfant a souvent rimé avec les interdits.

« Non, ce n’est pas pour les enfants ! »

« On ne se mêle pas des conversations de grands !»

« Tu es trop petite ! »

« Tu es la plus petite, tu dois te taire ! »

« Un enfant ne doit pas parler comme ça ».

Pourtant j’avais des parents bien plus ouverts au dialogue que ceux de mes amis, je m’en rends compte aujourd’hui. Mais il y avait cet inconfort. Cette impression que mon âge me faisait manquer certaines choses.

Quand ma mère achetait des bijoux pour nous par exemple, ceux de mes sœurs aînées étaient toujours extraordinairement beaux, à mes yeux. Sobres, classes, des bijoux de grandes. Les miens étaient toujours pleins de couleurs vives, de fantaisies, je les détestais. Or, ils étaient si beaux, si particuliers.

Enfant donc, je voulais grandir vite. Je voulais prouver que mon âge n’était pas un obstacle et que j’avais aussi de bonnes choses à dire et à faire, comme les grands. Je voulais pénétrer ce cercle fermé par le verrou des interdits.

J’ai attendu mes 18 ans avec impatience. Je me suis réjouie d’avoir 21 ans enfin ! L’année de mes 24 ans a été une année bénie, je me suis mariée! Un autre pas vers l’émancipation de l’enfance. J’ai célébré mes 25 ans avec joie.  Merci encore Honorine pour cette belle fête.

Aujourd’hui j’ai 30 ans et je regarde l’enfance avec envie. J’ai l’impression d’avoir raté quelque chose. De ne pas m’être assez amusée. D’être trop sérieuse comme on me le reproche parfois, de ne pas savoir lâcher du leste.

Heureusement, pour nous autres, qui avons trop vite voulu quitter ce monde de l’insouciance, il y a de l’espoir. Côtoyer des enfants nous permet de saisir quelques bribes de cette enfance qu’on s’est trop vite empressé de délaisser. Mes fils m’aident à retrouver mon âme d’enfant. Avec eux, je m’émerveille devant un papillon ou une fleur. On se déguise sans raison. Je danse sur des chansons sans queue ni tête, je joue à cache-cache en sachant que ma cachette est connue d’avance. Je fais semblant d’être surprise quand ils me découvrent. Je leur raconte des histoires en imitant des voix différentes et en mimant les scènes avec eux comme acteurs de ce théâtre improvisé. Je redécouvre les codes de l’innocence. Je réapprends à me réjouir pour des choses simples.

 Alors finalement je n’ai plus envie d’être un enfant. Je sais bien que c’est trop tard. J’ai juste envie d’être leur Maman. Aidons nos enfants, les nôtres ou ceux de notre entourage à profiter pleinement de chaque étape de leur vie. Chacune est précieuse et belle à sa façon. Bonne journée mondiale de l’enfance avec l’Unicef.

#journéemondialedelenfance

#EnBleuPourChaqueEnfant

 

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