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Il y a déjà 20 ans

Il y a déjà 20 ans

Nous sommes en 2019. Est-ce que vous réalisez que le premier coup d’état, c’était il y a 20 ans ? J’ai 31 ans aujourd’hui. J’avais 11 ans quand le « Père Noël » a débarqué en treillis. Pas de mari, pas d’enfants, pas d’emploi. J’étais encore au collège. Et vous ? Etes-vous là où vous pensiez être quand vous rêviez votre avenir à l’époque ? Est-ce que quand vous jetez un regard en arrière, vous vous dites que ces 20 dernières années ont été vraiment bien employées ?

Toujours les mêmes

J’étais chez mes parents ce week-end. A la faveur d’un grand ménage, j’ai revu des vieux vêtements, de vieilles photos mais aussi de vieux journaux. Croyez-le ou non, ce sont en grande majorité les mêmes noms qui font et défont l’actualité aujourd’hui qui y figuraient.

20 ans après voire plus, ce sont toujours les mêmes qui se bouffent le nez, se crêpent le chignon, s’accusent mutuellement, s’arrachent les bonbons de la bouche. Quand on mange il faut bien être rassasié à un moment donné. La gourmandise a toujours été un vilain défaut. Il faut savoir encadrer, déléguer, passer le témoin, partir.

Mais non. On regarde les alliances se faire et se défaire au gré de la satiété des uns et des autres. Quelques égos décident de l’avenir de millions de personnes.

– Pousse-toi que je m’y mette.

-C’est mon tour.

-Ce n’est pas ton tour.

J’ai l’impression parfois de regarder mes deux fils se chamailler pour savoir qui choisira le prochain dessin animé à regarder.

Continuer d’espérer

20 ans sont passés. On s’est battu comme on a pu pour évoluer, réaliser nos rêves, en temps favorables comme en temps défavorables.  On s’est accroché. On a rien lâché. Les ivoiriens ont une résilience formidable face à l’adversité. Résilience qui leur joue même des tours, il faut l’avouer. Notre capacité à tourner tout en dérision, à nous mettre au dessus des difficultés du quotidien nous fait parfois perdre de vue l’essentiel. De buzz en buzz, il semble souvent que nous sommes friands de futilité, que tout n’est que négatif. Mais parmi tous ces ivoiriens, il y en a encore qui voient bien et j’aime à penser que leur nombre ne fait que croître.

Ils voient bien et ne sont pas dupes.  Ils savent qu’on joue sur l’analphabétisme des uns et le nationalisme des autres. Ils savent qu’on est chantre de la réconciliation quand ça arrange et griot de la division suivant les intérêt. Ils savent reconnaître les lucidités soudaines quand on n’est plus en odeur de sainteté. Ils savent que certains buzz sont du grain à moudre pendant que des décisions plus sérieuses sont prises. Ils savent que certaines empoignades verbales ne sont que mises en scène en attendant que tombent les masques.

Ils savent que même si le tableau devient de plus en plus sombre, tant qu’ils garderont les yeux ouverts, il y aura toujours de l’espoir. Ils savent qu’il faut donner plus d’écho aux voix porteuses de sagesse et de modération par les temps qui courent sinon nous demeurerons toujours prisonniers de nos haines.

Faire écho à la sagesse

Voilà pourquoi je veux me faire l’écho des propos de la Madame Mariétou Koné, la Ministre de la Solidarité, de la Cohésion Sociale et de la Lutte contre la Pauvreté.

« C’est bientôt 2020. Tous les leaders politiques sont en mouvement…Oui, certainement aux ambitions politiques! Nul n’a cependant le droit de jouer avec le destin d’un peuple ou d’hypothéquer l’avenir d’une nation. On peut construire sans insulter.

On peut rassembler sans insulter. Il faut plutôt établir et diffuser un bon programme de société…Que proposons-nous aux Ivoiriennes et Ivoiriens? Aux femmes? Aux jeunes? Aux minorités? Aux personnes âgées? Aux artisans. Aux agriculteurs? La haine n’est pas un projet de société ! La vengeance n’est pas un projet de société !

La violence n’est pas un projet de société ! Nous n’avons qu’un seul pays, la Côte d’Ivoire. Alors balle à terre ! Ne brûlons pas notre pays ! Cultivons et agissons pour la paix en Côte d’Ivoire. Bannissons la haine. Préparons le lit du développement pour offrir des perspectives heureuses aux populations, surtout à notre jeunesse. Pensons à l’avenir de nos enfants en continuant notre marche vers le développement.»

A bon entendeur…

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