Photo de famille team Côte d'Ivoire

Comment je me suis retrouvée en Afrique du Sud?

Comment je me suis retrouvée en Afrique du Sud en juin 2018.

En 2016 j’étais sélectionnée pour participer au prestigieux Mandela Washington Fellowship, un programme initié par le Président Barack Obama et financé par le département d’état Américain. Etant enceinte de mon deuxième bébé, ma place a été réservée pour 2017.

En Juin 2017, départ donc pour les Etats Unis avec les autres ivoiriens retenus. C’est à Bethléem en Pennsylvanie que je pose mes valises pour 6 semaines. C’est la première fois que je passe autant de temps loin de ma famille. 6 semaines où j’apprends à me connaître, me surpasser, dépasser les différences, à m’intégrer. 24 autres africains sont dans mon université, sans compter les 70 membres du Global Village issus du monde entier. Nigéria, Somalie, Ethiopie, Afrique du Sud, Tanzanie, Kenya, Botswana, Zambie, Madagascar, Mali, Angola, Libéria, Zimbabwe, Burkina, Centrafrique. Les éducations, les cultures, les personnalités diffèrent. Au fil des fous rires, des palabres, des cours académiques, des activités bénévoles communautaires, des liens forts se tissent, une famille naît. Et lorsque le sommet de Washington arrive en Août 2017, réunissant tous les 1000 africains sélectionnés pour le programme, nous réalisons que nous sommes beaucoup plus proches de nos compagnons d’universités que de ceux dont nous partageons la nationalité.

Photo de famille Team Lehigh. Souvenirs USA 2017

On a essayé de garder le contact avec cette nouvelle famille grâce aux réseaux sociaux. On a tenté quelques collaborations professionnelles avec plus ou moins de succès. Certains ont pu visiter d’autres dans leurs pays pendant des voyages d’affaires ou des vacances. Parfois c’était le silence. Mais la flamme demeurait toujours. Faible mais allumée quand même. Il suffisait que quelqu’un raconte une anecdote sur le groupe Whatsapp pour que ça reparte. Comment un Fellow est tombé de sa chaise alors qu’il dormait en classe. Comment une Fellow atteinte de paludisme a failli être mise en quarantaine, la maladie étant inconnue de nos hôtes. Comment on était tous surpris et offusqué d’entendre que les moustiques aux Etats-Unis ne pouvaient pas transmettre le paludisme et que le seul autre moyen de l’avoir était par des rapports sexuels avec une personne malade…

Et voilà que Irex, la structure qui organise le programme décide 1 an après de faire une conférence continentale à Johannesburg. Sur les 1000 boursiers, à peine 400 sont sélectionnés pour ces retrouvailles visant à partager nos expériences, nos victoires, nos échecs et à redynamiser le réseau. J’en fais partie. Je ne sais pas trop par quel miracle j’ai été sélectionnée. Je remplissais le formulaire d’inscription quand ils ont sonné à ma porte. Le temps d’aller ouvrir, mon second fils avait soumis le fichier. Cruellement Incomplet. J’ai essayé de le remplir à nouveau et de le renvoyer deux fois de suite. Mais je n’étais pas sûre d’avoir réussi.  J’étais inquiète. Et puis le mail de confirmation est arrivé. Quelle joie !

J’ai partagé sur mon compte Facebook et mon compte Twitter quelques insights du programme. Ce n’est pas donc dessus que je souhaite revenir dans cet article. Je le ferai peut-être plus tard. Je veux parler des discussions off, celles-là mêmes qui sont trop souvent beaucoup plus enrichissantes que les programmes officiels.

J’ai aimé retrouvé la dizaine de membres de ma famille de Lehigh conviée à la conférence. Une qui est actrice et productrice en Afrique du Sud procèdera bientôt à la sortie de son nouveau film. Pour le moment elle fait la tournée des festivals internationaux. Son compte instagram est à pâlir d’envie. Une autre a trouvé l’amour lors du sommet de Washington en 2017, alors qu’elle sortait d’un divorce. On a eu le privilège de rencontrer l’heureux élu pendant la conférence à Johannesburg. Il s’agit d’un autre boursier du programme.  Une qui faisait du droit et était passionnée de mode a fini par s’inscrire dans une école de design. Un a décliné plusieurs offres d’emplois dont une position assez intéressante au Koweit pour se lancer dans le pétrole avec l’aide d’un contact obtenu pendant le programme aux Etats-Unis. Les affaires marchent plutôt bien. Un qui fabrique des chaussures  a trouvé des fellows prêts à les revendre dans leurs pays respectifs.  Un autre qui était déjà fondateur d’une école primaire et nous parlait de sa volonté de bâtir une école secondaire m’a montré des photos de son rêve devenu réalité. Un établissement immense à deux niveaux, réalisé sur fonds propres. On est loin de mes tâtonnements « livresque ». Lol

Quelques membres de la team Côte d’Ivoire Afrique du Sud 2018

Entendre ces histoires est un véritable coup de boost. Voir des jeunes de moins de 35 ans, tomber, se relever, réussir, briller, faire des choses extraordinaires me réjouis. C’est une nouvelle énergie pour mon entreprise et mes projets. C’est une nouvelle raison de persévérer et de croire en un futur plus radieux. Ici comme ailleurs, les difficultés sont les mêmes.  Si certains arrivent à s’en sortir, pourquoi pas moi ? Pourquoi pas toi ? Un pas après l’autre, on arrivera à façonner cette Afrique dont on rêve. Sawobona !

 

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